Relations professionnelles et information stratégique dans la mise en oeuvre d'accords GPEC
L'obligation de négociation triennale d'accords de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (GPEC) dans les entreprises de plus de 300 salariés a été instaurée par la loi de cohésion sociale de 2005. Cette étude porte sur l'impact des accords de GPEC en entreprise sur le dialogue social, plus spécifiquement sur les informations stratégiques transmises aux représentants du personnel. La loi Borloo vise en effet à élaborer une anticipation partagée des restructurations industrielles, en communiquant sur "ses effets prévisibles sur l'emploi ainsi que sur les salaires", et à infléchir la gouvernance d'entreprise dans un sens plus favorable aux salariés. Nous étudions la mise en oeuvre de ce dispositif au sein de deux entreprises du secteur automobile. Il apparaît particulièrement difficile dans ce domaine d'adopter une démarche prévisionnelle, notamment en raison de la forte dépendance du secteur aux fluctuations économiques. Les limites structurelles dans le développement des marchés de ce secteur semblent également constituer un frein important. Si la GPEC est initialement synonyme d'anticipation, et constitue une "démarche rationnelle de prévision", sa mise en oeuvre se limite principalement à un outil de gestion de crise.
Auteur : Nicolas FLEURY, Florence LAVAL
Juillet 2015