Pierre Ferracci, Fondateur du Groupe Alpha, répondait aux questions d’Hedwige Chevrillon dans La Grande Interview in le 18/19 sur BFM Business, mercredi 10 septembre 2025

[ Nomination de Sébastien Lecornu sur fond de tensions sociales ] “C’est un choix plus en phase avec ce que veut faire le président de la République. C’est déjà assez compliqué en France, il vaut mieux qu’il y ait un peu de cohérence entre lui et son Premier Ministre. Et Sébastien Lecornu est sans doute celui qui est à la fois très fidèle au Président et le plus en harmonie avec la politique que ce dernier veut mener. C’est une politique économique et sociale qui est plutôt à droite, autant mettre quelqu’un qui vient de la droite. Par ailleurs, c’est quelqu’un de déterminé, je n’ai pas senti cette même détermination chez le précédent Premier Ministre. Pour réduire la dette française, il faut s’en donner les moyens ! Ce n’est pas en mettant la barre très très haut alors que l’on n’a pas fait grand-chose pendant quelque temps et que l’on s’est trompé sur les prévisions que l’on va convaincre les Français. En outre, sur les mesures budgétaires, l’ensemble des organisations syndicales y étaient hostiles et elles se mobilisent le 18 septembre. Il faut aussi donner des signes à la communauté internationale. […]. Je constate que, depuis un an, la France n’a pas fait grand-chose et que l’on est tombé dans l’immobilisme le plus total et surtout que l’on est tombé dans l’incertitude et il n’y a rien de pire sur le plan économique, encore une fois, quelle que soit l’option politique que l’on défende. […]. J’ai vu que Sébastien Lecornu avait annoncé qu’il allait y avoir des ‘ruptures’. Tant mieux s’il le fait. Mais, cela fait le 7e Premier Ministre depuis huit ans.”

Pierre Ferracci était l'invité d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business, mercredi 10 septembre 2025 Pierre Ferracci était l'invité d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business, mercredi 10 septembre 2025 Pierre Ferracci était l'invité d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business, mercredi 10 septembre 2025

“On a mis de côté les partenaires sociaux. La démocratie sociale vit mal ! Les syndicats, quels qu’ils soient, ont vécu très mal le conclave. Ceux qui y sont restés et ceux qui en sont partis. Les partenaires sociaux ont été un peu snobés par le pouvoir politique et cela, il faut le corriger. […]. Il faut au moins donner le sentiment que l’on va sortir la France de l’immobilisme. Il faut que l’on bouge !”

[ Sur l’état des relations sociales en France ] “Cela ne va pas si mal que cela entre les partenaires sociaux. Ils ne sont pas tous d’accord, on l’a vu au moment du conclave, certains sont sortis, d’autres sont restés. Les organisations syndicales sont unies aujourd’hui, on le voit, avec la mobilisation du 18 septembre. Du côté du patronat, je vois de plus en plus de déclarations communes. Il y a des choses à faire de ce côté-là mais, s’il y a des choses à faire, il faut leur laisser le champ libre et faire confiance à leur autonomie ainsi qu’à leur esprit de responsabilité. La crise des finances publiques, tout le monde en a conscience, après les modalités et les mesures à prendre pour la résorber, c’est sûr qu’il peut y avoir débat. […]. Il faut laisser dans l’entreprise une forme de partage et d’échange sur la valeur se développer.”

Pierre Ferracci était l'invité d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business, mercredi 10 septembre 2025“Il faut donner des signes. Les candidats ne sont plus crédibles aujourd’hui. Retrouver de la légitimité, c’est agir. Il y a des signes qui peuvent être donnés par ceux qui gouvernent, par ceux qui sont dans l’opposition, en appuyant ou en n’appuyant pas, mais que le programme soit un peu dessiné par l’action des uns et des autres dans les prochains mois. […]. Un des signes, c’est que les syndicats essayent de s’unir dans une situation assez critique. […]. Dans les 18 mois qui viennent, il faut que cela bouge sur l’économique et le social, sur la façon de redresser les finances publiques. […]. Il y a un problème de rythme. […]. J’ai envie que cela bouge car la situation de la France est très mauvaise. On peut penser ce que l’on veut de ce type de journée mais il y a une colère sourde et il faut répondre à ces attentes, aller de l’avant et arriver à l’élection présidentielle avec des signes tangibles surtout pour les Français.”

Pour voir l’intégralité de La Grande Interview de Pierre Ferracci du 10 septembre 2025 sur BFM Business, dans le 18/19 d’Hedwige Chevrillon, RDV ICI. Merci à la rédaction.

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