10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites

Pierre Ferracci était, aux côtés de Gaëtane Meslin, chef du service économie et social BFMTV. Laurent Neumann, éditorialiste politique BFMTV, Guillaume Farde, consultant police-justice BFMTV, Hélène Fauvel, secrétaire confédérale de Force Ouvrière. Thierry Clair, secrétaire général adjoint de l’UNSA Police, Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière, Emmanuelle Anizon, grand reporter à L’Obs, spécialiste des mouvements contestataires, Thomas Soulié, chef adjoint du service politique BFMTV, l’invité d’Yves Calvi sur BFMTV dans son émission Calvi 3D, jeudi 2 mars 2023.

« La mobilisation reste puissante, elle recule un peu mais elle reste puissante, la dernière était intervenue juste après l’usage du 49.3 et elle avait atteint des sommets. Celle d’aujourd’hui reste puissante. Les images de violence de ce week-end ont peut-être pesé. Mais les problèmes de pouvoir continuent de peser également, surtout lorsque l’on manifeste en semaine. Mais, cela reste puissant. Les chiffres du ministère de l’Intérieur sont logiques par rapport au pic de la semaine dernière et par rapport à ces enjeux de pouvoir d’achat qui refroidissent quelques manifestants pour venir manifester. On est encore dans une logique de pression des organisations syndicales très forte et il faut que le gouvernement l’entende. »

Pierre Ferracci était l'invité d'Yves Calvi dans Calvi 3D sur BFMTV le 28 mars 2023

« Avec le porte-parole du Gouvernement, on n’a pas le Mbappé de la communication ! Pour exciter les forces syndicales, il n’y a pas mieux. Ils ne saisissent même pas cette proposition de médiation. Il y a un dialogue de sourds aujourd’hui. Un médiateur, dans un conflit, c’est pour essayer de rapprocher les points de vue et pour trouver une issue. Le gouvernement, aujourd’hui, est incapable de trouver une issue avec les forces syndicales. Il faut trouver autre chose. Peut-être le Conseil constitutionnel ? »

« Il y a le premier rendez-vous avec le Conseil constitutionnel qui va décider s’il faut censurer ou pas la loi. Et le risque, pour le Gouvernement, qu’il y ait une censure, même totale, n’est pas négligeable. Les Constitutionnalistes sont très divisés. Et il y a une deuxième opération auprès du Conseil constitutionnel, celle du référendum d’initiative partagée. Je pense que cette initiative des députés va être validée. Et, là, on en a pour quelques mois. Je pense que les syndicats sont bien avisés de dire ‘Profitons de ce temps-là pour discuter et de se remettre autour de la table. Moi, j’ai une proposition à faire, parce que quand on gère une entreprise, on a affaire à un conflit de ce type, on essaye de réfléchir à la méthode, je parle d’accord de méthode. Il faut à la fois définir le contenu, l’objet de la médiation, quelle que soit sa forme… Le président de la République a parlé de CNR [Conseil national de la refondation, Ndlr], il y a quelques temps. Tout le monde attendait beaucoup, pour le moment, cela accouche d’une souris. Je pars du principe que l’on est dans une situation extrêmement grave, comparable à celle de 68 et, en même temps, on a deux ou trois défis à relever, la transition écologique, la réindustrialisation des territoires. C’est le moment de refonder un pacte social, en mettant les retraites au milieu mais en en faisant de la réforme des retraites la mère de toutes les réformes ! »

« Le Gouvernement est peut-être inflexible mais il y a quelques signes de trouble dans la majorité. Certains de la majorité ont commencé à prendre leurs distances avec les positions du gouvernement. Dans la majorité qui est déjà fragile, cela tangue. Après qu’il y ait quelques divergences sur les modalités d’action des organisations syndicales, cela peut arriver. Elles s’expriment encore ensemble aujourd’hui. Le Gouvernement a fermé la porte à la médiation. Il y a quand même des voix qui s’élèvent pour dire qu’il faut discuter avec les syndicats. »

« Il y a un problème de méthode. Les syndicats ne peuvent plus discuter des retraites. Ils ne vont pas aller comme cela discuter du travail ! Je pense que si le Gouvernement ne veut pas voir le premier désaveu du Conseil constitutionnel qui reste une menace objective, il y a le second désaveu du référendum d’initiative partagée qui peut durer des mois et faire en sorte que les syndicats continuent sous des formes diverses à se mobiliser. »

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